Lubrifiant Encore Histoire d’Eau de Soft Paris

Dans ma quête pour découvrir de nouveaux lubrifiants, mon chemin s’est orienté vers le lubrifiant à base d’eau Encore Histoire d’Eau🛒 de Soft Paris 🦊. Soft Paris est une marque Française que j’ai contactée en Novembre 2023. Je souhaitais leur proposer d’écrire la critique de cette version de leur lubrifiant.

Les lubrifiants à base d’eau sont tellement inégaux qu’il est facile de s’y perdre. Entre la durée de séchage, la viscosité éventuelle en séchant, le goût, l’odeur, les composants plus ou moins sûrs… J’ai d’ailleurs écrit un article pour vous aider à choisir la base d’un lubrifiant🦊 en fonction de votre activité.

Nous allons parler de sa tenue, du temps qu’il met avant de sécher, de son odeur, de son pH, de son osmolalité. A partir de là, à vous de voir s’il peut vous convenir. Je vous proposerai à travers cette critique des points qui m’ont plus et d’autres moins. A vous ensuite de vous faire une opinion du lubrifiant Encore Histoire d’Eau de Soft Paris.

La réception du colis s’est faîte en toute discrétion. Le colis était un banal carton utilisé pour protéger son contenu et du questionnement indiscret qu’il pourrait y avoir. Dans notre cas, c’était du lubrifiant mais puisqu’ils vendent de la lingerie, des sextoys et d’autres joyeusetés… On peut affirmer que leurs envois se font sans attirer l’attention.

Le lubrifiant était contenu dans une enveloppe kraft à l’intérieur du colis. S’y trouvait également un second lubrifiant, Encore +🛒, à base de silicone, que je détaillerai dans une critique ultérieure.

Ce qui est appréciable de prime abord, ce sont les couleurs noires et or que j’affectionne tout particulièrement. Cela donne un aspect chic et élégant au coffret. Bien que l’on achète pas un lubrifiant pour son emballage… C’est tout de même ce qui, en rayon, appelle le regard.

Le coffret se limite sur sa face avant au minimum d’informations vitales. Le logo de la marque Soft Paris, suivi de la désignation du produit, en l’occurrence Encore Histoire d’Eau. Car il existe d’autres produits, plus ou moins recommandables, comme le Encore + base silicone, Encore + chaud base eau, Encore Gourmand.

C’est ce dernier type de lubrifiant, aromatisés, par que je ne recommande pas, hormis pour de l’oral. Ils peuvent contenir des produits chimiques, édulcorants ou autres additifs irritants ou allergisants. Le risque est qu’ils déséquilibrent le pH naturel ou soit nocifs pour les muqueuses… Bref, de quoi favoriser la croissance des bactéries et levures ce qui augmente le risque d’infections.

Ensuite en Français puis en Anglais, il est indiqué qu’il s’agit d’un lubrifiant intime. Ca peut sembler idiot mais quand on cherche « lubrifiant » sur un moteur de recherche, on peut tomber sur différents types de lubrifiants dont le fameux WD-40.

Le verso de ce coffret apporte des informations complémentaires. Il y est expliqué que l’utilisation de seules quelques gouttes permettent un effet lubrifiant longue durée, qu’il sublime les sensations et est inodore et incolore. Ceci est répété en anglais et en italien.

Puis, plus bas, il est indiqué quelques précautions d’usages que vous retrouverez partout ailleurs. Enfin, la contenance, de 150mL, la fabrication en France du produit et qu’il est « consommable » jusqu’à 12 mois après ouverture..

Je n’en ai pas pris de photo mais sur le dessous du coffret se trouve la liste des ingrédients. Je la détaillerai dans une section qui arrivera un peu plus tard. On y trouve également une mention au fait que la société qui commercialise ce produit est en fait basée à Dublin, en Irlande.

Une fois que l’on ouvre le coffret, on obtient le flacon les informations qui étaient déjà présentées. On en a beaucoup en moins, aucune en plus. Toutefois le strict nécessaire (ou du moins me concernant), à peu de chose près, est présent.

Toujours en noir et or, ce flacon (8cm de large pour 17cm de haut) repose sur une base concave. Cela ne lui assure pas la meilleure des stabilités mais il tient debout.

Alors clairement, je n’ai pas fait de longues études en chimie et l’idée n’est pas d’être soulant ou exhaustif. Simplement expliquer, grosso modo, ce à quoi correspondent les différents éléments. J’espère que cela vous permettra de mieux comprendre de quoi est constitué le lubrifiant Encore Histoire d’eau de Soft Paris.

• Eau : 60% de la composition de votre corps et la base de nombreux produits cosmétiques.
• Glycérine : Garde la peau hydratée.
• Propylène Glycol : Aide à retenir l’humidité.
• Phenoxyethanol : Empêche les bactéries de croître.
• Hydroxyethylcellulose : Rend le produit épais.
• Carbomer : Donne une consistance gélifiée.
• Cyclopentasiloxane : Rend la peau douce.
• Sodium Acrylates Copolymer : Aide à épaissir le produit.
• Ethylhexylglycerin : Conserve le produit et hydrate.
• Paraffine liquide : Garde la peau douce en formant une barrière.
• Dimethicone : Lisse et protège la peau.
• PPG-1 Trideceth-6 : Mélange les ingrédients ensemble.

Bien qu’il n’y ait pas de gros drapeaux rouges, certains composants soulèvent quand même des questions.

• Phenoxyethanol : Soupçonné d’être un perturbateur endocrinien et peut provoquer des réactions allergiques.
• Cyclopentasiloxane : Inquiétudes sur la bioaccumulation et les effets environnementaux.
• Paraffine liquide : Critiqué pour son origine pétrolière et le potentiel de boucher les pores.

Malheureusement, lorsque j’ai contacté diverses marques pour faire des critiques pour des lubrifiants français, je ne connaissais pas, encore, la notion d’osmolalité.

Si je devais résumer rapidement, l’osmolalité mesure le flux d’eau entre les membranes de vos cellules et le lubrifiant. Avec une osmolalité appropriée, on prévient l’irritation des tissus, la déshydratation des cellules… Donc plus de sécurité et de confort pour l’utilisateur. Mais je le reprécise, c’est quand elle est adéquate !

Pour plus d’information si le sujet vous intéresse, allez voir sur mon article et plus précisément le paragraphe sur l’osmolarité 🦊.

Et quand je suis revenu à la charge, en contactant ces marques, pour obtenir l’information… Je les ai bien embêtés… Comme Soft Paris pour lequel malgré toute la bonne volonté de mon contact, cette notion est restée un mystère.

Et bien non. Enfin piscine, spa ou peu importe… Ca ne sert pas non plus que pendant les cours de chimie. C’est aussi important car vous l’apprendrez (peut être) à me lire, un vagin ou un anus ont tout deux un milieu avec des pH différents🦊. Soft Paris m’a répondu que le « pH de encore histoire d’ eau se situe entre 5,19 et 6,35« . Cela m’a surpris qu’il soit question d’une plage de pH. Et que cette plage soit en dehors du pH de l’un de ces milieux.

Après recherches, je vois plusieurs raisons. Par exemple, parmi les produits listés plus haut, il est possible que le pH varie légèrement selon les lots.. Ou alors, il se peut que le fabricant ait de légères variations dans son processus de fabrication. Les conditions de stockage (température ainsi qu’exposition à l’air même si dans notre cas c’est limité) peuvent aussi influencer sur le pH…

Au final, avec un pH légèrement plus haut que celui de la flore vaginale, il n’y a pas de grande alerte à avoir. Ceci surtout si le pouvoir « tampon » de ce lubrifiant n’est pas grand. J’entends par là sa capacité à faire varier le pH du milieu où il est appliqué. Est-ce qu’il va s’effacer plus ou moins rapidement. Mais attention tout de même car modifier le pH, même légèrement, peut perturber la flore vaginale et potentiellement favoriser les infections.

Cependant, mon contact chez Soft Paris a expliqué que : « Notre lubrifiant va rendre le ph vaginal légèrement moins acide – mais la différence sera faible et rapprochera le pH vaginal du PH optimal pour les spermatozoïdes donc pas de contre indication d’utilisation de notre lubrifiant pour les couples qui tentent de concevoir. »

C’était mon grand défi pour cette critique… Comment vous faire comprendre quelle texture a ce lubrifiant. Plutôt liquide, très liquide, ou autre ? Et bien j’ai été surpris car pour la première fois, je suis tombé sur un lubrifiant qui fait plus « gel » que liquide. Puisque ce lubrifiant est appelé Encore Histoire d’eau par Soft Paris, je m’attendais à quelque chose de plus liquide. Ils m’ont bien eu.

Cela permet de le déposer d’une manière assez précise où vous le souhaitez puis vous pouvez l’appliquer.

En revanche, à appliquer directement dans un conduit comme un masturbateur pour pénis 🦊peu amener à quelques soucis car malgré la gravité, le lubrifiant n’ira pas descendre dans ce conduit.

Je ne me sens pas à l’aise sur le réel respect de la flore vaginale et en ce sens, je ne souhaitai pas en impacter Madame dans nos rapports sexuels. J’ai contacté plus de pharmacistes et laboratoires que de doigts et d’orteils dont je dispose… Pour autant impossible de mesurer l’osmolalité du produit. C’est donc une mesure de sécurité, car je sais que certains fabricants de lubrifiants fournissent ces deux données. Et puis, l’OMS fait cette recommandation depuis 2014, il est temps que cela se démocratise.

J’ai donc surtout utilisé ce lubrifiant dans le cadre de masturbation personnelle, donc avec un pénis. Au moins, en ce cas, aucun souci de variation de pH, d’osmolalité… et donc de potentielle infection. Et même si Encore Histoire d’eau est plus épais, il se rend plus liquide pendant son utilisation et fait alors plus naturel sur la peau.

En théorie, un lubrifiant intime à base d’eau permet de faire à peu près tout ce qui nous passe par la tête et devrait requérir du lubrifiant. Qu’il s’agisse de masturbation, sexe oral, vaginal, anal, avec ou sans préservatif, avec ou sans sextoy… La seule limite étant la possibilité de jouer dans l’eau. Ou là… Et bien le lubrifiant à base d’eau n’est clairement pas la solution adéquate.

Car c’est là quelque part la seule faille que je trouve au lubrifiant à base d’eau pour les diverses activités possibles. Que ce soit dans une piscine, un spa, sous la douche… Ce n’est vraiment pas le lubrifiant à privilégier.

De part sa texture, Encore Histoire d’eau ne glisse pas seul mais vous pouvez facilement l’amener où vous le souhaitez du bout des doigts. Tout au long de son utilisation, il continue de fournir une sensation de glisse. Cependant, vers la fin, cela commence à devenir un peu collant sans toutes fois être visqueux. Une fois qu’il a fini de faire effet, il laisse un petit film brillant sur la peau qui, bien que limité, permet de limiter les sensations de frottement.

A sentir ce lubrifiant, il y a une douce odeur florale, comme la rose, que je n’explique pas vraiment. Cela pourrait éventuellement s’expliquer avec le Phenoxyethanol. Dans les cosmétiques, c’est un composé synthétique mais il peut être trouvé à l’état naturel, notamment dans certaines plantes comme la chicorée.

Concernant le goût, si toutes fois vous veniez à en avoir au niveau de la bouche, il est assez amère et toutes fois semble sucré. Pour autant, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie. Mais bon, normalement du lubrifiant, ce n’est pas fait pour être ingéré.

Le lubrifiant Encore Histoire d’eau se nettoie très bien tout simplement avec de l’eau. Même si un peu de savon en plus ne fera pas de mal.

Vous n’aurez aucune difficulté à vous en débarrasser et il ne laissera aucune trace de son passage.

Encore Histoire d’Eau🛒 est au moins disponible depuis plus de 10 ans car je l’ai retrouvé dans un vieux catalogue d’Août 2014 ainsi que sur la wayback machine en Septembre 2013. On voit que le contenant a évolué depuis mais le packaging garde le même esprit, bien que le rose doit devenu or.

Aujourd’hui, il est disponible sur leur site pour la somme de 28€ le flacon. Ce prix pour 150mL, l’amène à un prix au litre de 187€ environ.

Cela le place clairement en dessous, en terme de prix, qu’un lubrifiant tel que celui de Yes for Lov (249€ par litre). Pour autant, ce dernier sait et annonce qu’il respecte le pH et l’osmolalité d’un vagin…

Je me sens atrocement limité dans cette critique. J’aurai voulu faire tester le lubrifiant Encore Histoire d’eau de Soft Paris par Madame… Mais je préfère jouer la carte de la sécurité. Et malheureusement pour Soft Paris, je vous conseille de faire de même. Il est trop important de savoir si ce que vous allez vous mettre comme produit sera, ou non, respectueux de votre corps. Qu’il s’agisse d’un lubrifiant ou d’un sextoy dans une matière non saine ou poreuse.

Pour moi, pour mon usage, ce lubrifiant est bon. Il est décidément moins visqueux et collant que de nombreux autres. Même si j’étais dérouté par l’aspect gel, je sais désormais avec quels sextoys je peux plus ou moins simplement l’utiliser.

J’ai maintenant grand hâte de faire la critique de leur lubrifiant à base de silicone. Bien que là, les produits soient tous synthétiques, il n’y a pas de notion de pH ou d’osmolalité. En revanche, ce sera pour une utilisation sans sextoy, ou presque !