Vasectomie : mon retour d’expérience

Aujourd’hui, un peu plus d’un mois après l’opération, je souhaite vous partager mon retour d’expérience sur la vasectomie. Il est rare, pour l’instant, que j’écrive des billets ne relatant pas de la critique d’un sextoy. Mais devant le peu de communication dessus, je me dis que partager mon expérience est une bonne chose.

La vasectomie est une procédure chirurgicale mineure permettant à une personne ayant des testicules de devenir stérile de manière définitive.

Pourquoi ? Chacun verra midi à sa porte, chacun aura ses propres raisons. En ce qui me concerne, il s’agit notamment de prendre enfin en charge la contraception. Ne pas laisser Madame prendre toute la responsabilité dessus, comme c’est le cas depuis de trops nombreuses années.

Il existe d’autres solutions, temporaires ou permanentes, avec plus ou moins de succès. J’en parlerai mais je ne m’appesantirai pas, surtout par manque de recherche sur le sujet. Je vais aujourd’hui vous parler de mon vécu, de mon parcours vers la vasectomie.

Attention, il ne s’agit aucunement d’un article médical !

Méthodes de contraception

Depuis que je suis en couple, la contraception a pris diverses formes. Il a été question au début de préservatifs, puis de la pilule. Charge à elle de gérer la prise quotidienne, de libérer quotidiennement œstrogènes et progestatifs dans son corps…

Dans notre société, c’est chose commune que de laisser à la personne ayant un vagin de s’occuper de ça. Et au partenaire avec le pénis : la libre conscience. Cependant, c’est aussi lié au fait que l’urologue est une personne que je n’ai jamais rencontré. Que je rencontrerai probablement entre 40 et 50 ans. Alors qu’une jeune fille pourra voir un gynécologue aux alentours de 15 ans. Déjà là, il y a une grosse différence qui impacte la méconnaissance sur les méthodes de contraception.

Il y a treize ans, mes connaissance sur les méthodes contraceptives s’arrêtaient au préservatif (masculin ou féminin), la pilule ou le DIU (Dispositif Intra Utérin). Rien de plus. Ma femme prenait donc la pilule, c’était logique. Toutes fois, après la naissance de notre deuxième enfant, nous souhaitions arrêter qu’elle prenne des risques liés à ce cocktail d’hormones.

Je m’étais alors renseigné sur les autres solutions possibles mais qui m’impacteraient moi plutôt qu’elle. Pas de spermicides, pas de DIU (Dispositif Intra Utérin), pas d’implant… Rien pour elle. Et surtout pas, comme on venait de le faire pour l’un de nos chats, de ligature des trompes !

Le préservatif

C’était la première solution, la plus simple, celle qui nous est communiquée en cours d’éducation sexuelle au collège. Pour autant, je n’ai jamais été fan de la capote. J’en ai testé des dizaines différentes et je n’ai jamais réussi à en trouver une qui me permettait de ressentir suffisamment les sensations que j’avais sans. Ca me limitait tellement qu’il m’était difficile d’éjaculer avec. Passe.

La pilule masculine

Cela n’existe pas. Pas encore, pas tout à fait. Mais il y a une autre méthode, une injection intramusculaire de testostérone. L’Organisme Mondial de la Santé déconseille de le faire plus de 18 mois consécutif.

Il existe aussi une autre possibilité d’injection, celle d’un gel dans les testicules. On retrouve cette méthode notamment en Inde. Elle est réversible à l’injection d’un autre produit qui dissous le gel.

La contraception thermique

C’est Madame qui m’en avait parlé, il était question d’un anneau à porter ou d’un slip chauffant… A priori les résultats sont bons mais les contraintes font que je n’ai pas souhaité me tourner vers cette solution. Porter un tel dispositif 16h par jour me semblait compliqué.

Il aurait fallu le mettre au réveil à 7h, l’enlever à 23h le soir. Etait-il compatible avec une activité sportive ou non ? Je ne me suis pas renseigné plus que ça, je n’étais pas transporté par cette solution.

La vasectomie

Solution invasive sur le coup, cela reste une opération chirurgicale avec anesthésie générale, c’est la meilleure solution mais elle est définitive. Je suis resté un long moment à penser à cette solution.

C’est lors d’un cercle d’homme fait en 2020 que j’ai eu mon premier retour d’expérience lié à la vasectomie. J’en ai eu le retour d’un homme qui avait la quarantaine bien passée et qui a sorti un « Ca m’a fait mal suite à l’opération, j’ai toujours été gêné… et j’ai perdu toute libido »

Ha… Bon ben… on verra plus tard alors.

De l’idée à la réalisation

Pourtant, cela faisait déjà trois ans qu’avec Madame on avait choisi de ne plus lui faire subir la pilule. Suite à la naissance de notre deuxième enfant, la libido de ma femme était aussi bien tombée. C’était une période compliquée, passer d’un enfant à deux à vraiment été compliqué à gérer pour nous et nous prenait toute notre énergie.

Nous n’avions plus vraiment l’envie, et quand l’un de nous deux avait l’étincelle, ce n’était pas le cas pour l’autre. Pour autant, à un moment, nous nous sommes redécouverts, resynchronisés, nous souhaitions nous redécouvrir charnellement. C’est alors que la charge mentale lui est à nouveau retombée dessus.

Nous avons tenté la méthode du retrait mais tout en n’étant pas très à l’aise quant à la fiabilité du résultat (pour elle). Le moindre retard dans le cycle était stressant.

On a également testé le suivi du cycle menstruel avec l’aide d’une application. Elle prenait sa température, observait l’évolution et on savait quelles étaient les périodes où on pouvait passer à l’acte et celles où nous devrions nous abstenir. C’était rageant, les moments où nous étions le plus en phase étaient également ceux les plus risqués. Et elle savait… mais moi non. Défaut de communication basique.

Et puis j’ai eu une épiphanie. Conscient d’avoir désormais 35 ans, ne souhaitant plus avoir de nouvel enfant, je me suis lancé dans la démarche.

Quelques recherches

Je ne m’étais basé que sur le retour d’une personne pour me bloquer le chemin vers la vasectomie. Pour ceux qui me connaissent, ils se diront que ça ne me ressemble pas trop. Je suis un Homme de faits plutôt que de ressentis… enfin habituellement.

Je suis donc parti à la recherche de faits me permettant de confirmer que le seul retour que j’avais eu n’était qu’un cas isolé. Que je pouvais faire cette opération.

Déconstruire les idées reçues

Je ne pourrais plus éjaculer

Non ! Ca ne change rien à ce niveau. Seuls les canaux déférents, permettant d’acheminer les spermatozoïdes dans le sperme, sont sectionnés. Et les spermatozoïdes ne représentent qu’une partie négligeable de la composition du sperme. Donc vous pourrez toujours avoir un orgasme, éjaculer et ça n’en changera pas la consistance.

La vasectomie c’est temporaire

Tout d’abord, j’avais en tête que la vasectomie pouvait être temporaire. C’est faux.

La vasectomie, ce n’est pas le fait de boucher les canaux déférents pour empêcher aux spermatozoïdes d’aller faire leur marathon. Il n’y a aucun gel, aucun anneau, qui bloque leur course. Il s’agit bel et bien de couper ces canaux. Dès lors, il faut considérer l’opération comme définitive.

« Tu racontes n’importes quoi, je connais un gars qui a eu une vasectomie et qui ensuite a pu se refaire opérer pour avoir des enfants »

Alors oui, c’est possible. La vasectomie peut être réversible via une vasovasostomie. C’est une procédure chirurgicale visant à rétablir le chemin des canaux déférents qui ont été sectionnés, les reconnecter afin de rétablir le passage pour les spermatozoïdes. Toutes fois, cette procédure ne garanti pas du tout de rétablir la fertilité. Et c’est accepter de partir en PMA (Procréation Médicalement Assistée) avec un risque de grossesse vraiment faible.

Ca fait mal

Je ne peux parler que de mon cas mais très sincèrement non. Je l’expliquerai plus tard mais je m’étais fait opérer des dents de sagesse deux semaines plus tôt et j’avais bien plus douillé que pour ma vasectomie !

Tu m’as convaincu, je ferai bien une vasectomie avant les vacances d’été pour en profiter à fond

Et bien non… Nous sommes actuellement en Avril. Si tu te lances maintenant, tu en as pour environ 7 mois avant de pouvoir en profiter pleinement donc tu pourras te réchauffer comme tu veux en hiver prochain mais pour cet été ce n’est pas possible !

Il y a un délai incompressible de quatre mois entre le premier rendez vous avec la remise de la fiche info patient et le rendez vous pour confirmer le choix de la vasectomie. Suite à l’opération, il y a ensuite un délai de deux à trois mois avec un certain nombre d’éjaculations à atteindre avant de réaliser un spermogramme pour confirmer la stérilité.

Oui mais ça va me coûter cher

Là, on va dire oui et non… A l’heure où j’écris ces lignes, le spermogramme n’a pas encore été réalisé même si j’en ai l’ordonnance. J’ai payé deux sessions avec le chirurgien pour 50€ chacune, l’opération en elle même a coûté 500€ en ambulatoire, j’ai encore une session avec le chirurgien prévue après le spermogramme.

Les 500€ n’ont toujours pas été remboursés (même si payés) parce que la clinique où j’étais ne m’a toujours pas envoyé la facture (deux semaines plus tard). Ils m’ont expliqués que la facture sera éditée en fin de mois de Mars lié à un souci avec le logiciel, ce ne sera qu’ensuite que je pourrai envoyer cette facture à ma mutuelle pour le dépassement d’honoraire. Mais même pour la partie assurance maladie, je n’ai pas encore été remboursé.

En théorie, tout sera remboursé. En pratique, ça prend un peu de temps.

Qu’est-ce que la vasectomie

Il s’agit d’une méthode de contraception définitive sous la forme d’une opération chirurgicale pour les porteurs de testicules. Le but est d’empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide spermatique.

Il n’est pas question de couper définitivement les testicules, il s’agit juste du canal qui permet d’acheminer les spermatozoïdes. Ainsi, ils resteront bloqués dans le testicule et y mourront.

Sauf que ces charmants spermatozoïdes ont une durée de vie de plusieurs jours et peuvent rester, d’une précédente éjaculation, dans les canaux déférents. Donc il est conseillé, post-opération, d’éjaculer une trentaine de fois pour être sûr de tout nettoyer.

Mon calendrier

Retour expérience vasectomie : mon parcours

5 mois avant

Je prends mon courage à deux mains et me lance vraiment dans cette expérience. Je cherche un urologue à proximité de chez moi et prend un premier rendez vous pour dans deux semaines.

4 mois et demi avant

Rencontre avec la personne qui va m’opérer, le chirurgien urologue. J’ai déjà fait mes recherches sur le « quoi », je n’ai pas beaucoup de questions à lui poser et surtout ça fait déjà un moment que j’avais pris ma décision sans la concrétiser.

Il me dit qu’il y a un délai de 3 mois de réflexion avant l’opération, 3 mois incompressibles. Ca reste de la théorie puisque l’un de mes collègues a pu rendre sa décision plus tôt en antédatant… Mais bon.

Là du coup j’essaie de voir s’il n’est pas possible de faire ça plus rapidement mais non. Je ne pensais pas que ça prendrait autant de temps, je suis un peu déçu d’avoir autant procrastiné.

Un nouveau rendez vous est fixé pour dans exactement 3 mois, ce prochain rendez vous sera à distance.

Au final, je suis resté moins de 5 minutes dans son cabinet mais je sors un chèque de 50€ et une documentation. Tiens ? La documentation dit que le délai est de quatre mois normalement…

1 mois avant

Après deux lapins posés via Doctolib (et sans avoir la délicatesse de me prévenir au téléphone) dont j’ai été notifié par mail, j’ai enfin le rendez vous en visio avec le chirurgien urologue.

J’avais reparcouru l’intégralité des documents, cherchant s’il y avait des points obscurs.

« Vous souhaitez toujours faire l’opération ? » _ »Oui »

« Vous avez des questions ? » _ »Non »

Trois minutes d’entretiens repoussées du 26 Janvier et le 8 Février (alors qu’il proposait en contre partie un rendez vous pour le 27 Février). Sincèrement, j’ai les glandes qu’il m’ai posé deux lapins pour trois minutes. Je suis débité de 50€ par Doctolib.

Dans l’après midi, la secrétaire m’appelle et me donne la date du rendez vous. Elle me dit que j’ai le jour, l’heure ne me sera donnée que la veille. Elle me fourni différentes indications comme le fait de prendre un rendez vous avec l’anesthésiste.

1 semaine avant

Je rencontre l’anesthésiste. Il me présente comment se passera l’anesthésie, ma première.

« On va vous injecter un produit et vous allez vous endormir puis arrêter de respirer, alors on vous intubera »

Euh… Comment ça je vais arrêter de respirer ? Il a beau me rassurer en me disant qu’il fait une trentaine à une quarantaine de ces pratiques chaque mois et que le patient se réveille toujours… Je ressens une bouffée de stress.

En dehors de la piqûre du dentiste avant de soigner une carie, je ne connais pas d’anesthésie… Et donc seulement locale.

Un paquet de documents me sont demandés par la clinique pour préparer mon passage de la semaine suivante dont un formulaire de directives anticipées.

Heureusement, on me confirme que je ne suis pas obligé de remplir ce dernier.

La veille

Je reçois un sms, le rendez vous m’est donné pour 15h00.

Sachant que le protocole de l’anesthésie est d’être à jeun depuis minuit, ça va être sympa. Heureusement, il y a possibilité de boire jusqu’à trois heures avant l’heure indiquée.

Jour J

Chez moi

Je reparcours tous les documents et vois tique sur une feuille indiquant comment se raser ou dépiler la zone pour l’opération. Je n’y avais pas fait attention car il était indiqué en gros, gras et rouge : « Le médecin peut vous prescrire une dépilation ».

Sauf que, vous me voyez venir avec mes grands sabots, mon chirurgien urologue n’en avait rien fait. Pour autant, je fais quelques recherches et il s’avère que c’est obligatoire… Je me retrouve donc vers 11h à me nettoyer les bourses pour les raser avec ma tondeuse à barbe car il est interdit de le faire avec un rasoir manuel. Forcément, je me pince/coupe quelques fois. C’est bien la première fois que je rase autre chose que des poils (ou cheveux) présent au niveau de ma tête. J’éprouve un peu de colère contre moi pour lire ça aussi tard, un peu contre l’urologue qui ne m’en avait pas parlé. Il a du se dire que j’avais l’habitude des vasectomies et qu’il n’était pas nécessaire de mentionner que je devais m’épiler pour l’opération…

Nous n’avons rien trouvé de mieux avec ma femme que de réceptionner deux stères de bois sur le temps du midi, je me retrouve donc à finir de tout ranger pour 14h00 et j’ai grand soif.

A la clinique

Avant l’opération

Nous arrivons vers 14h45 à la clinique urologique, je vais à l’accueil et prend un ticket. J’attends, les minutes s’égrainent, environ 20 minutes, stressé par le temps qui passe, et enfin vient mon tour. On vérifie que j’ai bien rempli tous les documents, on me déplace dans une autre zone, on contrôle mon identité, pourquoi je suis là et on m’amène dans une chambre.

Une infirmière arrive un peu plus tard, contrôle mon identité et me donne des antibiotiques, antidouleurs ainsi qu’une « tenue de soleil » à enfiler pour l’opération. Je me dessape, j’enfile le slip en papier, prend la pose pour immortaliser une photo que j’envoie à Madame. J’enfile ensuite le reste des vêtements, la charlotte, le peignoir, les chaussons…

Je bois 5 centilitres pour que les médicaments passent, j’enfile ma tenue et j’attends. Et oui, elle m’a prévenu que mon opération ne serait pas avant 16h30.

Un brancardier vient me chercher, il m’amène jusqu’à une salle où je me fais poser une voie veineuse. Bien entendu, le brancardier comme l’infirmière qui viennent de me poser la perf m’ont redemandé mon identité, pourquoi j’étais là (vasectomie) histoire d’être sûr. Je blague un peu avec l’infirmière et attend que le brancardier m’amène jusqu’à la salle d’attente du bloc. J’y attends encore quelques minutes, une couverture sur les jambes car il fait bien frais !

Enfin on m’amène au bloc, on me demande de me poser sur la table d’opération. On m’y fait respirer de l’oxygène et me prévient qu’on va utiliser la voie veineuse pour l’anesthésie et que je peux sentir une légère douleur.

Ca pique quelques secondes et puis…

Je me réveille.

Après l’opération

Je me sens S.U.P.E.R bien. Sur un petit nuage. J’ai l’impression d’avoir dormi une éternité, je suis zen, reposé, j’ai envie de prendre mon temps. Je vois d’autres personnes à côté de moi, je ne comprends pas encore mais on m’a transporté en salle de réveil.

Je me sens tellement bien, c’est dingue. La plénitude absolue, je me fais la réflexion que je prendrai bien la même chose chaque nuit. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi. Au bout d’un moment, je décide de me mettre en position assise et on me ramène en fauteuil à ma chambre.

17h30, je préviens Madame qu’elle peut venir me chercher avec nos filles, une fois l’entrainement de la grande terminé.

Je me change et me mets sur mon téléphone pour passer le temps. Une infirmière toque à la porte et vient me dire que je peux me changer et m’apporter mon repas. Bon, j’étais déjà changé… mais on m’apporte un repas ! Enfin !

Une brioche, une compote, un verre de jus d’orange, un yaourt. Ca fait tellement du bien de manger et de boire un coup.

Madame arrive vers 18h30, je marche doucement, un peu en cowboy mais surtout par appréhension.

On me prévient de ne pas me doucher ce soir, attendre le lendemain et d’éviter de faire du sport directement après. Pour autant, aucun souci pour faire la bête à deux dos. On me donne un document pour mon arrêt de travail, une ordonnance pour l’arrêt maladie, des préconisations post-op et un rendez vous en Juin post spermogramme après une trentaine d’éjaculations.

Le soir venu, je n’ai pas du tout sommeil. Je dors en boxer, pas de douleur, juste une sensation sur le testicule gauche comme s’il était un peu pressé.

J+1

Je me réveille et j’ai mal à la gorge. Je comprends que c’est lié au fait d’avoir été intubé pendant l’anesthésie générale. Toujours cette sensation au testicule gauche mais ce n’est pas de la douleur, plus de la gêne. Sur une échelle de douleur de 1 à 10, ce serait à 1.

Je décide donc de ne pas prendre d’antidouleur même si ça tire aussi un peu sur les points de suture. Curieux, je souhaite vérifier que l’appareil fonctionne correctement. Je prends une bonne douche, nettoie autour des points mais n’ose pas aller dessus.

Aucun souci pour éjaculer, 1/30 de réalisé. Je suis en congés pour la journée, je me pose à mon bureau et je joue à Baldur’s Gate 3 sans gêne.

Cependant, le soir, alors que je vais chercher mes filles à la sortie de l’école, la gravité se rappelle à moi. Je marche en cowboy jusqu’au portail et assez rapidement, la position stationnaire devient compliquée. En moins de dix minutes je me maudis de ne pas avoir pris d’anti douleur. Cependant, une fois de retour dans la voiture, assis, ça se calme.

Madame décide de louper son entrainement de Taïso pour m’aider à faire descendre le compteur. Il y a beaucoup d’appréhension, peut être plus pour elle que pour moi mais on termine ce J+1 post-op d’une très bonne façon.

J+2

Ma fille a un match de basket l’après midi et je suis le coach. L’un de mes joueurs se prend un croche patte et s’étale par terre, se blesse un peu le genoux, je le porte sans réfléchir du terrain jusqu’au banc. Je passe tout le match debout, porté par l’adrénaline.

Pas besoin d’anti-douleur, je continue à marcher en cowboy mais tout se passe correctement.

J+3

Il est dimanche, il fait beau, je décide de faucher un peu le terrain pour qu’on puisse à nouveau voir les poules.

Ce n’était pas l’idée du siècle et je me retrouve avec les valseuses qui me font mal une heure après avoir commencé cette activité. Toutes fois, la douleur reste faible, à peine 3/10. C’est supportable.

On continue de faire descendre le compteur avec ma femme, je sens une légère douleur derrière un testicule et pas au niveau de ce dernier. Je ne sais pas trop l’exprimer, c’est étrange et pas agréable.

J+4

Je cherche à nettoyer la plaie consciencieusement. C’est la première fois que j’ose manipuler réellement la zone au niveau de la cicatrice. Quelques heures plus tard, je constate deux zones blanches, de l’exsudat. Ce n’est pas rouge, pas plus gonflé que ça… mais quelque part je me demande si ça se passe correctement. Toujours pas d’antidouleur de consommé.

J’ai du mal à m’endormir, je choisi de me prodiguer une petite aide supplémentaire et, comme avant l’opération, j’orgasme sans éjaculer en compressant une zone entre le scrotum et l’anus. Ca fonctionne toujours aussi bien de cette façon aussi mais ça n’aide pas à faire descendre le compteur.

J+5

Retour au travail sauf que je ne souhaite pas prendre mon vélo pour y aller, ce sera télétravail ! Toujours pas de grosse douleur, sinon une dent mais ça ne compte pas.

La plaie semble en meilleur état même si ça continue beaucoup à produire de l’exsudat.

Je fais attention lorsque j’entre et sors du véhicule, quand je me lève d’un fauteuil… Et n’ose toujours pas me remettre en tailleurs.

Le soir venu, je me couche dans mon plus simple appareil ce qui n’était pas une bonne idée. Je me fais mal tout au long de la nuit, à tirer sur les bourses et donc la cicatrice.

J+6

Je me suis réveillé avec un peu de sang coagulé à un centimètre de la cicatrice. C’est ça de dormir en tenue de naissance !

Il me semble, mais je me rendrai compte plus tard que c’est faux, que certains points de sutures sont partis. Je ne lance pas d’avis de recherche cependant. A noter que je trouve que mes testicules ont une teinte un peu violacée ce matin. C’est tout à fait normal, cela peut arriver, une simple ecchymose suite à l’opération.

Je revérifie le soir sous une autre lumière, après une douche qui a suivi un peu de course à pied au cours de la journée. Je voulais voir ce que cela donnait, j’ai passé déjà trop de jours sans activité sportive.

Plus gênant, surtout pour l’aspect visuel, des croûtes au niveau de la cicatrice. Toujours de l’exsudat également. Ce n’est pas gonflé, pas irrité. Toutes fois, tant qu’il n’y a pas de signe d’infection, je suis plutôt confiant.

Bon par contre la repousse des poils ça fait bien ch*er.

J+9

La cicatrisation interne se passe bien mais en relief ce n’est pas pareil. Je vois une incision supérieure de quelques millimètres qui me donne l’impression qu’elle restera. C’est propre mais ouvert, la chaire semble cicatrisée de part et d’autres. Ca m’embête.

Après le point semble être sur le côté de la cicatrice donc je me demande s’il a été posé correctement… Quelques jours plus tard, je me rendrais compte que c’est normal et que ça se passera bien mais sur le coup, le moral n’est pas vraiment là.

J+14

La cicatrice est propre et nette depuis deux-trois jours. Plus d’exsudat, plus de croûte, c’est propre.

Je vois clairement quatre fils de suture bleus, correspondant aux deux points extérieurs réalisés.

Je vois un autre fil qui me semble plat et foncé, il s’agit peut être d’un autre point de suture mais interne et le fil ressort ?

Sur cette deuxième semaine, il y a une claire perte de vitesse sur les actions pour décrémenter le compteur mais j’avais pris de l’avance avant.

M+1

Cela fait déjà un mois que j’ai fait ma vasectomie. Le travail d’équipe a porté ses fruits et j’ai normalement évacué tous les spermatozoïdes qui pouvaient rester dans les conduits. Et sinon, ils ont du mourir de vieillesse. Bon, je n’ai pas atteint encore les 30 éjaculations recommandées, je vais aller jusqu’au bout et après je pourrai reprendre mes bonnes vieilles habitudes.

La peau est plus claire là où j’avais eu les incisions, les points de suture sont toujours en place, cela n’a pas changé visuellement depuis deux semaines. Cela fait environ une semaine que je n’ai plus de sensation de testicule gauche qui tire, je m’en rends compte alors que j’écris ces lignes.

Très sincèrement, je ne ressens aucune différence entre celui que j’étais avant cette mi Mars, et celui que je suis aujourd’hui.

Je vois les fils, je vois la chair plus claire. Je sais que j’ai eu mon opération. Ce n’était pas un rêve. Il me reste, et me tarde, de faire le spermogramme mi Mai de manière à valider le fait que je sois stérile et voir le chirurgien pour qu’il confirme que je suis stérile.

M+1 et 2 semaines

Peu après M+1, je me suis mis à masser la chaire sous cutanée au niveau des points de suture pour aider à résorber , éviter que ça reste « collé ». Je ne sais si c’est lié ou non mais dès le lendemain, je suis retrouvé avec un petit bouton avec un liquide blanchâtre.

En dehors de ça, et suite à une discussion avec une autre personne (merci smart75), je me rends compte que j’ai subi une variante à la vasectomie conventionnelle. Il s’agit de la vasectomie sans bistouri. Le médecin localise les tubes pour les maintenir à l’aide d’une pince. Ensuite, au lieu de faire une incision au niveau de chaque testicule, une « ponction minuscule » (terme employé) est réalisée avec un instrument spécial pour ensuite étirer doucement l’ouverture et atteindre les tubes. Ils sont ensuite exposés puis bloqués par cautérisation thermique. Il s’agirait d’une pratique plus compliquée mais avec bien moins de complications post-opératoires.

M+2

Spermogramme

Jour du spermogramme en ce 13 Mai 2024.

Je me dirige pour 9h en direction du laboratoire et attend mon tour. On me demande ma carte vitale… et je ne la trouve pas dans mon porte feuille. Damned… « Si vous avez votre carte de mutuelle, on va pouvoir se débrouiller tout de même monsieur »

OUF !

_ »Pouvez vous me donner votre ordonnance s’il vous plaît ? »

Mon ordonnance… Et là je blémis. Quel idiot ! Je suis venu les mains dans les poches, « avec ma bite et mon couteau ».

J’appelle Madame qui rentre de l’école où elle a déposé les filles, elle prend le document dans ma pile de dossier et m’envoie une photo via messagerie. Sauvé pour la deuxième fois!

On me fait remplir un document pour savoir pourquoi je viens (post vasectomie), si je suis bien abstinent depuis plus de 3 jours et moins de 5… Ha ? Il faut l’avoir été depuis moins de 5 ? Bon, c’est ok pour moi mais ça, on ne me l’avait pas dit au téléphone. Juste que je n’avais plus le droit d’éjaculer trois jours avant. Un petit papier avec un code m’est remis pour récupérer mes résultats plus tard via internet.

On m’amène en salle d’attente pendant qu’ils préparent une petite salle et ensuite on m’appelle.

On me dit que je n’ai plus qu’à enlever le couvercle d’un flacon, faire mon affaire, refermer et noter l’heure du prélèvement sur un document pour ensuite les prévenir quand ce sera bon.

C’est ce que je fais avec plus ou moins de mal. J’avais besoin d’une petite aide visuelle mais la connexion internet n’était pas top là bas. Heureusement, la Croix Rouge Française mets à disposition un Wi-Fi pour les visiteurs, ça m’a aidé.

Résultats

11h07, je reçois un mail avec les résultats que je consulte à l’heure de pause.

*** Roulement de tambour ***

Les résultats du laboratoire sont arrivés… Je suis infertilé !

Ca y est, j’ai la confirmation que désormais je suis stérile. Je tire à blanc!

Il me reste un rendez-vous le mois prochain avec le chirurgien, je ne sais pas à quoi servira ce rendez vous mais il mettra un terme à cette aventure.

Conclusion

Je n’étais pas prêt avant à faire cette opération. A « subir » une vasectomie. J’avais besoin de mûrir dans ma tête. D’être sûr de ne plus vouloir d’enfant.

Mais je peux le dire haut et fort, je suis content d’avoir fait cette vasectomie.

Aujourd’hui, il n’y a aucune ombre de regret dans ce que j’ai fait. Ma compagne est fière de moi d’avoir réalisé cette opération définitive, plus soulagée, je suppose, de ne plus avoir à suivre ses cycles.

Le risque d’une grossesse non désiré est toujours là. Tant que je n’aurai pas de résultat d’un spermogramme attestant de la vasectomie, j’aurai ce doute, ce risque.

Je mettrais à jour cet article le mois prochain, ajoutant un paragraphe M+2, Spermographe et visite (ultime?) avec le chirurgien.

En attendant, si vous avez des doutes, des inquiétudes ou même un retour sur votre propre expérience… Je vous invite à les partager ici.

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