Comment choisir son lubrifiant personnel?

Il n’est pas simple de choisir son lubrifiant🦊 tout du moins ça a été une belle épopée pour moi. A commencer par du : « Bah c’est que du lubrifiant » vers du « beurk celui lui il est tout collant » « Non mais celui ci il sèche trop vite »… Et du coup comment on le choisit ?

C’est un mélange entre ce que vous souhaitez en faire, où vous souhaitez le faire et avec quelle matière. Car tous les lubrifiants ne sont pas utilisables en toute occasion. Pour autant, lubrifier, peu importe l’activité, c’est la base ! Mais démystifions cela ensemble.

Pourquoi utiliser du lubrifiant ?

De base, l’utilisation d’un lubrifiant n’est pas obligatoire. En revanche, il peut y avoir de bonnes raisons à leur utilisations. Cela peut être pour aider à

  • la lubrification naturelle
  • réduire les frictions
  • augmenter les sensations
  • réduire l’inconfort ou la douleur d’une pénétration.
  • soulager la sécheresse vaginale; bien que cela ne soit qu’une solution à court terme.

Premiers choix

On va pas de mentir, généralement le choix d’un premier lubrifiant se fait au hasard. Il y a 95% de chance pour que vous preniez un lubrifiant à base d’eau. C’est ce qu’il y a de plus courant et c’est (presque) compatible avec tout.

On en trouve dans les supermarchés, certains ont des goûts funky, des textures différentes… Pourquoi pas ? Et vous allez acheter ce lubrifiant à base d’eau pour ensuite le tester et, potentiellement, vous en serez satisfait.

Moi ça n’a pas vraiment été le cas, ou du moins pas avec tous. Pour autant, est-ce qu’il répondra vraiment à votre besoin ? Est-il sûr d’utiliser ce lubrifiant pour l’utilisation que vous en faîtes ?

Mes premiers achats

J’ai commencé avec un trio de lubrifiant de chez Kiiroo🦊 : Aqua Spark et Artic. Les trois lubrifiants me convenaient. Celui à base d’eau n’est pas visqueux ou collant et durait suffisamment longtemps par rapport aux sessions que j’avais. Celui Spark donne une légère sensation de chaleur… En hiver c’était un peu sympa mais sans plus. L’artic en revanche était très frais !

Puis j’ai rapidement fini ces doses d’une contenance ridicule et il m’a fallu en acheter d’autres. J’ai testé le lubrifiant à base d’eau par Easyglide… Une horreur sans nom. J’étais content quand la flacon était complètement vide. Le lubrifiant était tout visqueux, vraiment pas ce que je considère comme agréable. Puis j’ai testé celui de Lovense lorsque j’ai acheté mon Edge2. C’était mieux mais le contenant était beaucoup trop rigide pour que je puisse l’utiliser correctement.

J’en ai testé encore un autre dont j’ai oublié le nom. Cependant, je me rappele très bien qu’im séchait en un rien de temps. J’étais tout le temps obligé d’en remettre… Bref, ça m’a saoulé de tomber sur autant de lubrifiants différents. Sans les noter, les historiser quelque part, j’allais forcément en acheter de nouveau un qui n’était pas bon. Donc je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose. Que je trouve comment bien choisir mon lubrifiant.

Quelques recherches

En dehors de ce lubrifiant à base d’eau que j’avais acheté, peut être que j’aurai pu utiliser un lubrifiant à base d’huile ? Ou alors à base de silicone ? Mais quelle est la différence ?

Alors déjà non. Je ne pouvais pas utiliser d’autres lubrifiants que ceux à base d’eau. A l’époque, ce choix était uniquement pour du plaisir solitaire… mais pour aller avec un sextoy. Qui plus est, un sextoy en TPE🦊… Et le TPE n’est pas toujours la matière la plus stable au monde. Ca dépend vraiment du fabriquant.

Alors comment choisir son lubrifiant ? Je l’ai dit, déjà en fonction de l’utilisation souhaitée. Est-ce pour avoir un rapport oral ? Vaginal ? Anal ? Protégé ou non avec un préservatif ? Pour utiliser avec un sextoy? Ou alors dans le jacuzzi?

Bref, pleins d’options (et même certainement plus que ce que j’ai pu lister). Toutes fois, chacune a son importance pour trouver le bon type de lubrifiant.

Choisir la base du lubrifiant en fonction de l’activité

Du coup, il y a quelques explications à faire pour ce tableau et j’y reviendrai en détaillant chaque base de lubrifiant.

Choisir un lubrifiant à base d’eau

Exemples de lubrifiants à base d’eau. Attention, ça ne veut pas dire qu’ils soient tous recommandés !

Comme je l’expliquai, la composition d’un lubrifiant à base d’eau ira agir sur sa viscosité (plus ou moins liquide, plus ou moins solide). Mais elle agira aussi sur sa durée d’action (séchage du lubrifiant). Ce qui est cool avec le lubrifiant à base d’eau, c’est que c’est le lubrifiant qui se rapproche le plus d’une lubrification naturelle. Ce qui est moins cool, c’est qu’il faut en réappliquer régulièrement et qu’il peut être visqueux, collant, en séchant.

Il est simple à nettoyer ! Enfin c’est tellement simple à nettoyer qu’il n’est pas compatible avec une activité aquatique. Si vous souhaitez faire des cochonneries dans le jacuzzi, ce n’est pas le bon allié.

En dehors des ingrédients dont je parlerai plus tard, il y a deux choses pour lesquelles vous devez faire attention. Je dirais presque surtout si c’est pour appliquer au niveau d’un vagin. Il s’agit des notions de pH et d’osmolalité. Le lubrifiant à base d’eau requiert l’utilisation d’épaississants ainsi que de conservateur. Le problème est qu’en présence de mauvais produits, ou de mauvaises quantités, cela peut endommager les membranes de vos cellules et/ou perturber le pH de votre flore.

Si vous souhaitez approfondir les notions que je vais apporter, je vous propose une lecture complémentaire en anglais. Il s’agit des rapports de l’OMS (en anglais), le premier datant de 2012 et le second de 2018.

pH

Bien choisir son lubrifiant à base d’eau en fonction de la zone à lubrifier et du pH

Normalement, je pense que vous savez déjà ce qu’est le pH. C’est le diminutif de potentiel Hydrogène. C’est une échelle permettant de mesurer l’acidité ou l’alcalinité d’une solution ou d’un milieu.

Et qu’il s’agisse d’un vagin ou d’un anus, tout deux ont un milieu possédant son propre niveau de pH. Dans le premier cas, il va de 3.8 à 4,5. Dans le second cas, il est aux alentours de 7. Aussi, puisque ces mesures ne coïncident pas, cela veut dire que vous devriez utiliser un lubrifiant avec un pH différent pour un acte anal ( de 5.5 à 7) ou vaginal (aux alentours de 4,5).

Si les pH ne correspondent pas, il y a un risque augmenté d’infections mais également de transmission de Maladies Sexuellement Transmissibles. Le dérèglement apporté par le lubrifiant va provoquer une attaque de votre flore naturelle. Par ailleurs, les lubrifiants avec un pH supérieur à 7 sont fortement déconseillés.

Après, même si un pH n’est pas tout à fait adapté, ça peut ne pas être si impactant… En fonction de l’effet « tampon » du lubrifiant. C’est encore une chose assez floue pour moi mais de ce que j’en ai lu, voici comment on pourrait le définir. Il s’agit du temps nécessaire pour que le vagin ou le rectum revienne à son pH naturel. Et tous les lubrifiants ne sont pas non plus égaux. Mais aujourd’hui, il est déjà compliqué d’obtenir le pH d’un lubrifiant. Alors savoir combien de temps il impactera le pH de la zone où il sera appliqué…

Osmolarité

C’est quoi ça ?

L’osmolalité est la mesure des particules dissoutes par unité d’eau dans une solution ou un plasma. L’osmolalité d’un lubrifiant est importante. La couche épithéliale (externe) de la peau essaie constamment de maintenir un équilibre d’osmolalité entre les cellules et le lubrifiant.

Une osmolalité non équilibrée peut provoquer des lésions de l’épithélium vaginal et anal. Cela augmente également le risque d’infection et de transmission de MST en particulier lorsque les préservatifs ne sont pas utilisés pour chaque rapport.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) suggère qu’un lubrifiant idéal devrait avoir une osmolalité de moins de 380 mOsm/Kg. Pour référence, les sécrétions vaginales ont une valeur comprise entre 260-290, le sperme entre 250-380.

Le souci, c’est qu’encore aujourd’hui la plupart des marques vendant du lubrifiant n’ont pas vraiment connaissance de cela… Ou quand ils en ont conscience, il ne leur est pas forcément possible de modifier leur formule du jour au lendemain. Et afin de limiter les cas « hors recommandation, l’OMS a fixé une valeur limite à 1200 mOsm/Kg… en 2012. 12 ans plus tard, je considère qu’il y aurait pu y avoir des notions plus strictes d’imposées mais ce n’est que mon avis.

Hypo, iso, hyper

Hypo-osmolalité (inférieur à 32 mOsm/Kg) : les cellules gonflent de par l’apport en eau important du lubrifiant et la membrane cellulaire peut déchirer. Fort heureusement, ce genre de lubrifiant est peu courant sur le marché

Hyper-osmolalité (supérieure à 380 mOsm/Kg) : le lubrifiant va assécher vos cellules, captant leur eau. Votre muqueuse ainsi déshydratée, irritée, invitera à s’installer les infections bactériennes. La plupart des lubrifiants sur le marché sont hyper-osmotiques.

Iso-osmolalité (entre 32 et 380 mOsm/Kg) : l’échange est réduit, peu nécessaire et équivalent, tout va bien !

Pourquoi la majorité des lubrifiants à base d’eau sont hyper-osmotiques ?

Cela vient du fait que les fabricants de lubrifiants font de sorte à ce que le lubrifiant ne sèche pas trop vite. Donc il doit retenir l’eau.

A cet effet, ils utilisent des glycols tels que les glycérol et propylène glycol. Au final, l’osmolalité d’un lubrifiant presque exclusivement de la concentration de ces molécules donc la solution pour abaisser ce taux, serait de réduire la concentration en glycol.

Les ingrédients à éviter pour les lubrifiants à base d’eau

« Mais pourquoi ce gars, ou ce renard peu importe, ne parle que maintenant de ça alors que ça devrait être le plus important ? »

Il existe pléthore de références sur les ingrédients à éviter, je ne souhaite pas vous proposer un contenu que vous pouvez retrouver partout. Cependant, Adam, de NXPL, a rédigé il y a deux ans un article que vous pouvez lire : Toxicité des composés chimiques.

Toutes fois, pour faire court, voici les trois choses à éviter : « paraben », « glycérine », arôme synthétique.

Choisir un lubrifiant à base de silicone

Silicone based lubricant
Exemples de lubrifiants à base de silicone

Pour moi, les lubrifiant à base de silicone sont magiques. Et voici pourquoi on peut souhaiter choisir cette base de lubrifiant.

  • Pas de pH
  • pas d’osmolalité
  • certains laissent des tâches sur les draps (ce n’est pas le cas d’Überlube🦊)
  • utilisables pour de l’oral, du vaginal, de l’anal
  • durent longtemps
  • ne sont généralement pas gras
  • sont compatibles avec tous les préservatifs.

Mais donc c’est le lubrifiant ultime non ? D’ailleurs, c’est la question que je me posais en testant Überlube.

Quelques recommandations

Et bien non. Malheureusement, il n’est pas toujours recommandé d’utiliser un lubrifiant à base de silicone lors de l’utilisation avec des sextoys. Ou du moins, en fonction de la matière du sextoy. Et en dehors de ça, il y a des doutes sur la durée nécessaire au vagin pour se libérer de ce lubrifiant. De plus, pour le nettoyer, un coup d’eau ne suffit pas, il faut y aller au savon. Enfin, si vous êtes enceinte ou allaitez, il n’est pas recommandé d’utiliser un lubrifiant à base de silicone, par précaution.

Si votre sextoy est en acier inoxydable🦊 (tel qu’un Njoy Pure Wand), en verre🦊 ou en bois, en ABS🦊, il n’y a pas de contre-indication particulière.

En revanche, s’il s’agit d’une gaine pour pénis en TPE (comme un FeelStroker🦊), en fonction de la qualité du TPE, la matière peut se dégrader assez rapidement. J’ai déjà utilisé des lubrifiants hybrides, à base d’eau avec du silicone, sans souci… Mais seulement à base de silicone, je préfère éviter « au cas où ».

Et pour les sextoys faits en silicone… Là c’est une interdiction absolue. Le silicone du lubrifiant va réagir avec celui de votre jouet et va le dégrader. Enfin, je parlais d’une interdiction quasiment absolue car Love-Not-War🛒 sort son épingle du jeu avec son « neo-silicone ».

Choisir un lubrifiant à base d’huile

Oil based lubricants
Exemples de lubrifiants à base d’huile

Là j’ai malheureusement beaucoup moins d’expérience personnelle… Je n’ai jamais vraiment été trop intéressé par ce type de lubrifiant et n’en ayant testé qu’un seul. D’une manière générale, ces lubrifiants ont :

  • une durée d’application plus longue
  • hydratent bien
  • sont top pour le sexe anal
  • évitent au mieux les sensations de friction.

Tout comme le lubrifiant à base de silicone, il faut passer par la case savonnage pour s’en débarrasser. Et il faut faire très attention lorsque vous vous en servez car il tâchera à coup sûr vos draps. Pour autant, il est simple de placer une serviette en dessous ou même une couverture étanche. Enfin, il ne faut pas utiliser ce type de lubrifiant avec des préservatifs en latex ou en polyisoprène parce qu’il les rend poreux !

Il y a également un doute sur la relation entre l’utilisation de ce type de lubrifiant et le risque d’infection du vagin. En revanche, aucune étude ne l’a démontré formellement.

Que choisir ?

A la base, je vous proposais de vous aider à choisir un lubrifiant. Je vous ai proposé différents axes permettant de savoir, en fonction de l’utilisation souhaitée, quelle base pourrait le mieux vous convenir.

Le plus simple, c’est et ce sera d’aller vers le lubrifiant à base d’eau. Pour peu qu’il réponde correctement côté pH et osmolalité, il peut être utilisé pour tout ! Enfin sauf les galipettes aquatiques. Là, il faut s’orienter vers du lubrifiant à base d’huile ou de silicone.

Mon coup de cœur reste au niveau du lubrifiant à base de silicone. J’adore la sensation de glisse qu’il procure et la réduction de friction. Il n’y a pas besoin d’en réappliquer en permanence… Mais Madame aime moins parce que c’est plus embêtant à laver.

En tout cas, j’espère que vous aurez appris quelque chose d’intéressant à me lire. Et vous ? Avez vous quelque chose à m’apprendre ? Une question à me poser ?
N’hésitez pas à répondre en commentaire !

2 réflexions sur “Comment choisir son lubrifiant personnel?”

  1. Mara Grady

    of course like your website but you have to check the spelling on several of your posts. A number of them are rife with spelling issues and I in finding it very troublesome to inform the reality on the other hand I will certainly come back again.

    1. Good evening Mara Grady,
      I’m very sorry for any errors you may find in my articles.
      It’s true that I’m not a native English speaker, so I sometimes make mistakes. However, I learn from these mistakes, as long as they are pointed out to me.

      I will redouble my efforts to check that my text is correctly written.

      On the other hand, it’s strange to find your comment in English on a French version of an article 🙂

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