Les responsabilités d’un critique de sextoy

Quelles sont mes responsabilités par rapport à vous quand je vous parle d’un sextoy ?

Habituellement, quand je trouve un sextoy que j’aimerai tester, je vais aller contacter la marque qui le fait fabriquer et je lui propose mes services. A savoir; qu’ils m’envoyent le jouet en question gratuitement. S’il devait y avoir des frais de douanes, qu’ils s’en occupent.
Ceci, en échange d’une critique sur mon blog et de l’exposition de cette critique sur les réseaux sociaux.

Toutes fois, il arrive parfois que ce soit des marques qui viennent me contacter en direct. Que ce soit par reddit, twitter ou par mail.

Peu importe, derrière s’ensuit une phase de recherche à propose de la marque, du jouet. Suite à réception, phase de test exhaustive, de rédaction et ensuite publication.

Proposition de collaboration

Quand une marque vient me contacter pour me proposer de tester l’un de leurs jouets, je vérifie plusieurs éléments.

Est-ce que leur boutique contient des jouets qui ne sont pas dans des matières saines ? Ou est-ce qu’ils proposent des jouets dans des formes qui impliquent un risque (notamment plug anal).

Je vérifie la façon dont ils communiquent, notamment sur les réseaux sociaux. Sont-ils inclusifs ? Ont-ils des mots ou publicités douteuses ? Je vérifie qu’ils soient alignés avec mes valeurs, avec ma clause de moralité. Parce que pour moi, mes responsabilités de critique de sextoy commencent là.

Je vérifie également, tant que possible, si les produits semblent de bonne facture et qu’ils ne pratiquent pas de white labeling. Cela consiste à acheter des produits peu cher en vrac pour les revendre plus cher avec sa propre marque estampillée dessus. Enfin… maintenant je le fais. Et en voici la raison.

Le cas Metablow

Lorsque la marque Metablow m’a contacté par mail, ils souhaitaient que je fasse la critique d’un vibrateur. Jusque là, pas de souci… ou presque.

Cependant le dit vibrateur était orienté pour une utilisation afin de stimuler le clitoris ou, en interne, le point G. Là, c’est plus compliqué.

Né avec un pénis entre les jambes, je leur fais savoir que je ne suis pas la bonne personne à contacter pour ce test. C’est tout bête mais ne disposant pas de l’appareil génital visé, je peux prendre des photos, faire un article… mais comment parler du produit ? Dire s’il est bon ou non ?

Clairement, ce n’est pas ma façon de faire. Je ne suis pas à rédiger des articles pour vendre, je suis là pour informer. Et si je ne peux pas tester le sextoy, comment puis-je vous donner un avis éclairé ? Comment me croire ?

De plus, je ne trouve rien sur cette marque sinon la boutique Amazon que je peux retrouver suite au lien qu’ils m’ont envoyés.

Pas de présence sur les réseaux sociaux, pas de site web, juste cette vitrine Amazon avec des produits peu chers… Ils me répondent derrière, se voulant rassurants, qu’ils ont une boutique Alibaba… Je ne sais pas pour vous mais c’est loin de me rassurer.

Et si vous avez cliqué sur les lien, le produit présenté vous parle ?

A noter, ce ne sont pas des liens contenant de l’affiliation, je ne les montre pas pour que vous achetiez, simplement pour apporter du contexte.

D’étranges similitudes

C’est alors que je tombe sur un produit ressemblant d’une façon assez frappante à Lulu.

Les boutons ne sont pas exactement au même endroit tout comme la prise usb, le couvercle est différent… Mais le design général est le même, les gaines TPE sont exactement les même, les modes proposés par le moteur également… Qu’il s’agisse des trois vitesses, 10 modes différents…

Le produit peut être acheté pour 100$ de moins par unité, soit environ 30$. Même si les matériaux ont l’air moins robustes.

Il y a anguille sous roche !

Je contacte alors la marque Utimi pour comprendre ce qu’il se passe. Deux hypothèses s’offrent à moi. Soit ils ont acheté un modèle sans marque pour le modifier légèrement et le packager à leur façon, soit ils se sont fait voler leur travail qui est maintenant vendu en lot…

Mais dès lors, comment faire la part entre ce qui sera la vérité de ce qui ne le sera pas ?

Malheureusement j’en suis incapable.

Quelles sont mes responsabilités ?

Là pour le coup, en tant que critique de sextoy, quelles sont mes responsabilités face à ces informations nouvelles ?

Puis-je laisser publié mon article sur le Lulu ? Dois-je supprimer les liens de vente du produit ? Comment parler de ce doute que j’ai et qui à priori ne pourra jamais disparaître ?

Qu’est-ce que j’attends de moi et qu’est-ce que vous attendez de moi ?

Si je vous présente des sextoys, c’est à priori parce que j’établi une relation de confiance avec la marque ou la boutique. Ils partagent des valeurs qui ne vont pas à l’encontre des miennes.

Et même si à ce jour, je me dis que j’ai peut être réagit avec excès en arrêtant (temporairement?) ma collaboration avec Utimi… Il me paraissait important d’expliquer ce choix.

Aujourd’hui, malgré le brevet qu’ils ont déposés et qu’ils m’ont présentés, malgré le fait que je pense qu’en effet ils sont victime là dedans… Il est préférable que j’expose ce que j’ai trouvé. Le faire factuellement. Et ne pas incriminer une marque ou l’autre.

Parce que mon but, c’est de vous apporter mon expérience pour vous permettre de vous informer. De vous aider à choisir si un sextoy peut ou non vous convenir. Et là, aujourd’hui, je recommande la prudence sur le Lulu, et plus encore sur la marque Metablow.

C’est là, je pense, que sont mes responsabilités en tant que critique de sextoy.

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